1. La promotion du sport féminin en Tunisie

Si le sport est par définition l’ensemble des activités physiques et corporelles institutionnalisées, les sociologues n’ont pas cessé jusqu’à nos jours d’affirmer que la codification et l’institutionnalisation des activités physiques ne doivent être comprises que dans leur rapport avec le processus de rationalisation et de modernisation qu’avaient connue l’humanité dans son histoire et l’essor du nouveau mode d’organisation politique, économique et culturelle moderne dans lequel l’Etat est devenu l’acteur principal. Toutefois, et même si l’objectif réel de la parution du sport moderne en Europe depuis le 16ème siècle a fait l’objet d’un débat assez riche entre les sociologues (1) , le sport, et surtout le football, est devenu depuis la deuxième guerre mondiale, et partout dans le monde, un moyen très sollicité pour changer les sociétés et vulgariser les nouvelles valeurs politiques, économiques et culturelles(2).

1.1. Rôle de l’Etat et principales caractéristiques

En Tunisie, où l’Etat moderne s’est déclaré le lendemain de l’indépendance comme l’unique acteur de changement et de modernisation des structures sociales traditionnelles, le sport a été l’une des principales nouvelles institutions au sein desquelles a été construite une identité nationale portée sur la rationalisation, la modernité et l’ouverture sur l’extérieur. Durant les vingt dernières années, le sport continue à être l’un des principaux canaux de transmission et de diffusion du message politique(3) . Cependant, et si les exploits sportifs nationaux et internationaux ont servi durant la première période de l’indépendance (1956-1987) à rappeler les tunisiens de leur unité et de leur nouvelle identité(4) , il ont servi dans la deuxième période (depuis 1987) de témoignage du succès du nouvel Etat et ses réalisations dans les différents domaines sociaux (sport, loisir, droits de l’homme …etc.).

Ceci étant, l’accès progressif de la femme durant les dernières années au paysage sportif est présenté toujours comme étant le fruit d’un grand effort déployé par l’Etat dans la promotion de la femme en général. Le discours politique ne cesse de rappeler périodiquement le monde des acquis de la femme tunisienne sous le nouveau régime et de ses réalisations dans les différents secteurs dont celui du sport. En effet, le renforcement de la présence féminine dans les différentes catégories et disciplines sportives collectives aussi bien qu’individuelles a été déclaré depuis plus de dix ans comme choix stratégique de la politique du changement en Tunisie(5) . La femme tunisienne est présentée comme étant capable à contribuer à l’enrichissement du palmarès sportif du pays et à atteindre les plus hauts niveaux de la distinction et de l’excellence.

L’intérêt accordé par l’Etat au sport féminin s’est traduit par plusieurs mesures d’encouragement décidées en sa faveur dont essentiellement : la prise en charge des frais d’adhésion des associations sportives féminines aux différentes fédérations nationales, la gratuité des entraînements et des compétitions dans les installations sportives, la réservation d’une part de 10% des recettes du fonds national de promotion du sport aux activités féminines, le renforcement de la présence de la femme dans les différentes structures de gestion et d’administration sportives et surtout au sein des bureaux fédéraux (20% du nombre total des membres) …etc.(6).

Ces mesures ont assuré une présence effective dans la quasi-totalité des domaines sportifs. L’un des indicateurs qui peut nous renseigner sur la place de la femme dans le paysage sportif actuel est le nombre des licenciées dans les différentes disciplines sportives. En effet, ce nombre est passé de 9 milles en 1999 à 21 milles en 2004 et à 29 milles en 2008. Le nombre des clubs sportifs féminins ne cesse à son tour d’augmenter avoisinant aujourd’hui les 70 clubs(7) .

Au niveau des performances, l’élite sportive féminine a récolté 42% du total des médailles remportées par les sélections nationales au cours des dernières manifestations sportives, alors qu’au cours des derniers jeux méditerranéens de Pescara 2009, les sportives tunisiennes ont décroché près de 50 % du nombre total des médailles (37 médailles). La femme tunisienne a également conquis d’autres spécialités qui ont été exclusivement réservées aux hommes, tels que la boxe, le rugby, la pétanque et le culturisme(8) .

Néanmoins, et si les résultats atteints par les sportives tunisiennes font sans doute preuve d’un intérêt particulier accordé par l’Etat à l’amélioration de la situation de la femme en général, il est ici lieu de souligner que l’accès de cette dernière aux différentes activités sportives varie clairement d’une région à une autre. En effet, plusieurs indices statistiques nous montrent que l’intervention de l’Etat en matière de promotion des pratiques sportives féminines n’a pas pu jusqu’au présent assurer à la femme dans plusieurs régions du pays une place plus importante dans le paysage sportif actuel. Nous avons constaté également que le sport reste encore une faveur au profit de certaines catégories de femmes et spécialement celles qui habitent dans les grandes villes du pays comme Tunis, Sousse et Sfax(9). Cette forte inégalité dans la répartition des pratiques sportives féminines entre les régions du pays montre clairement que l’accès de la femme au sport aboutit beaucoup plus à une logique d’intervention et de mobilisation politique qu’à une dynamique socioculturelle interne. Il n’est pas difficile de constater, par conséquent, que les régions dans lesquelles les sports sont devenus plus accessibles pour la femme, sont également celles qui ont reçu la part la plus grande des interventions étatiques en matière du développement trop souvent considérées comme stimulant de changement et de modernisation et dans lesquelles la femme avait déjà commencé depuis quelques années de prendre une place plus importante dans plusieurs champs publics à savoir l’enseignement et le travail.

Quant aux autres régions de l’intérieur tunisien caractérisé par un niveau de développement économique et social moins important que le reste du pays, et malgré que l’Etat ne cesse durant les dernières années d’y alourdir ses interventions dans les différents domaines, il paraît clairement que le sport reste jusqu’au présent un champ social masculin. Ainsi, et juste à titre d’exemple, on peut noter que le nombre des licenciées dans les clubs sportifs du grand Tunis comptant selon le dernier recensement (2004) presque 22% du total de la population tunisienne dépasse les 45% du total des licenciées dans tout le pays. Sousse et Monastir, les deux grandes villes du sahel comptent presque 15% de ce total par contre dans les trois villes du nord ouest Le Kef, Jendouba et Béja représentant presque 12% de la population totale on ne compte que 849 licenciées soit 3% de l’effectif national. La région du Sud Ouest (Gafsa, Tozeur et kébili) ne fait pas, non plus, l’exception avec plus de 560 milles habitants (soit donc 6%). Seuls, en effet, 249 femmes pratiquent des activités sportives dans les clubs de la région soit environ 1% de l’effectif national des licenciées(10) .

1.2. Bref aperçu général sur le football féminin en Tunisie

En Tunisie, comme partout dans le monde, le sport a été depuis longtemps dominé par l’homme. Il n’est même pas difficile de remarquer que certaines pratiques sportives comme la boxe, le cyclisme, le rugby, le football …etc, ont été réservées uniquement pour l’homme et les femmes en ont été totalement exclues. Ceci revient en quelques sortes au fait que les pratiques masculines sont généralement connues par leur force, violence et virilité dépassant les qualités et les aptitudes des femmes telles qu’elles sont définies socialement.

Dans un tel contexte où la féminité était toujours vue comme synonyme de sensation, de finesse et de timidité, le football féminin n’a pas vu le jour en Tunisie, le pays qui était considéré toujours comme avant-gardiste des droits de la femme, que depuis quelques années. Les premières compétitions ont été organisées d’abord au sein des écoles et puis sous forme de tournois entre les instituts supérieurs du sport et d’éducation physique. Quelques années plus tard et officiellement en 2004 la Fédération tunisienne de football a lancé le premier championnat de football féminin. Outre les épreuves du championnat amateur, organisées chaque saison pour tous ses affiliées en Football Féminin, la Fédération organise également, et à partir de la saison 2004-2005 une épreuve nationale de Coupe du Football Féminin pour chaque catégorie d’âge.

Toutefois, et paradoxalement à la volonté de l’Etat de promouvoir le football féminin, manifestée dans le discours officiel des différentes structures d’appui et de gestion de cette pratique sportive (le ministère, la Fédération, la presse officielle, etc), les différentes compétitions organisées par la Fédération ne sont que très peu médiatisées. De ce fait, et contrairement au football masculin qui représente aujourd’hui l’un des sports de spectacle les plus fructueux pour le vedettariat et la richesse, le football féminin reste encore un domaine qui n’attire pas l’attention des tunisiens que ce soit en matière de pratique ou en matière de supportérisme(11) . Appartenant à une activité très marginalisée dans le paysage médiatique, les pratiquantes sont d’ailleurs encore trop loin du professionnalisme, des transferts, des affaires et de la publicité.

Ceci est sans doute en relation avec les représentations sociales du football chez les tunisiens considérant toujours cette pratique sportive comme pratique masculine et empêchant réellement l’émergence d’un champ footballistique féminin. Bien sûr, de telles représentations ne pourraient qu’influencer négativement l’accès des jeunes filles au football. Le nombre des licenciées dans les différents clubs de football féminin du pays ne dépassant guère les 1080 filles en 2007, soit environ le 1/3 du nombre des licenciées du handball par exemple, prouve sans doute cette constatation.

2. Enjeux et obstacles socioculturels de la pratique féminine du football

Etant donné que le sport en général est considéré socialement comme l’apanage de l’homme, la pratique du football met sous enjeux non uniquement la féminité et l’image de la femme, mais aussi son statut et ses rôles dans les différents champs sociaux. Plus généralement, et comme lieu de socialisation, le sport et plus particulièrement le football, peut sans doute jouer un rôle très important dans la construction d’une nouvelle identité féminine(12) .

2.1. L’enjeu de la féminité

Bien que, dans les différentes approches sociologiques, le féminin et le masculin sont toujours considérés comme étant le fruit des constructions sociales du sexe et non pas comme différence biologique(13) , la féminité ne peut être étudiée sociologiquement, à notre avis, qu’à travers une conception dynamique du genre qui met en compte l’effet du processus de changement social global dans lequel toute société est intégrée, sur la construction et la reconstruction des identités sexuées.

Dans une telle perspective d’analyse, le degré d’intégration de la femme aux différentes pratiques sportives est déterminé sans doute en fonction des représentations sociales du féminin et du masculin. C’est dans ce sens que nous voyons que la femme tunisienne met, en pratiquant le football, sa féminité en question. Cette féminité, liée à un système de valeurs qui détermine ses possibilités et ses limites, est l’un des facteurs selon lesquels des pratiques sportives sont considérées comme pratiques masculines et d’autres sont considérées comme pratiques féminines. Deux registres sémantiques illustrent d’ailleurs les différences entre les deux types de pratiques. Les premières sont synonymes de virilité, de force, d’agressivité et de fort engagement physique par contre les deuxièmes s’attachent plutôt à la souplesse, la finesse, la douceur et la fragilité.

A ce titre, l’idée que le football est une affaire d’homme, fortement partagée par les tunisiens et les tunisiennes, rend la pratique de cette activité par la femme de plus en plus difficile(14) . Cette idée est traduite par plusieurs femmes interviewée à ce propos insistant sur la virilité du football : « je ne vois pas que le corps de la femme pourrait s’adapter avec le degré d’agressivité, de violence et de résistance sollicité dans les matchs de football que nous suivons chaque semaine à la télé. Je ne vois également pas que ça va apporter quelques choses de valeur pour la femme, bien au contraire, la pratique du football risque de lui faire perdre sa féminité, sa beauté, son élégance, sa timidité et tout ce qui la distingue de l’homme », déclare l’une des interviewée à ce propos.

La pratique du football par la femme signifie ainsi le passage d’un corps faible, timide et vulnérable à un corps fort, agressif et « courageux ». De telles idées peuvent sans doute obliger la femme de s’auto exclure du champ footballistique dans le souci de protéger sa féminité définie non uniquement comme position de genre mais aussi comme étant un système de pratiques sociales et corporelles. Celle qui pratique le football est le plus souvent considérée comme ni femme ni homme. Walid, un jeune sportif de 26 ans nous dit ainsi : « lorsque j’était enfant, je me souvient bien d’une fillette qui pratiquait avec nous le football de la rue, nous l’avons attribué le nom de Slouma à la place de son nom réel « Selma » mais petit à petit elle s’est trouvée exclues des deux sexes. Aujourd’hui cette fille, je la connaît très bien, trouve des difficultés énormes dans ces relations aussi bien avec les filles qu’avec les garçons, je ne pense pas d’ailleurs qu’elle va se marier ».

A ce point, et dans un tel contexte où les pratiques sportives sont déterminées en fonction des sexes, la pratique du football peut engendrer des problèmes majeurs pour la femme. Elle pourrait même être considérée comme signe de déréglementation et d’abolition de l’ordre masculin – féminin maintenu par la distance qui sépare ses deux pôles l’un de l’autre. La passivité, le désencouragement et parfois le refus de la pratique féminine du football manifestés par certains hommes se voient ainsi comme étant des moyens de protection de soi et de défense de leurs intérêts et privilèges sociaux leurs attribuant une sorte de supériorité naturelle très liée aux qualités physiques de l’homme. Sirine, étudiante et l’une des licenciées d’un club de football féminin dans la ville de Gafsa, considère l’environnement social très masculinisé comme premier obstacle pour le développement de cette activité : « contrairement aux encouragements de l’Etat, de nos dirigeants du club et parfois de nos familles, nous vivons réellement tout le temps ou presque sous des pressions énormes. Lors des matchs, les quelques spectateurs présents ne s’occupent que très rarement du jeu, ce sont plutôt nos corps, nos jambes, nos poitrines … etc qui attirent leurs regards, nous écoutons tout au long des matchs des expressions qui nous dénigrent et nous déféminisent. Je veux demander seulement aux hommes qu’il ne viennent jamais nous supporter, pas plus qu’ils nous laissent jouer le football ».

Voilà donc comment le football féminin pose des questions nouvelles à la femme et à la société. L’une des questions les plus angoissante, à l’égard des femmes aussi bien qu’à l’égard des hommes, est la question de féminité attachée depuis longtemps à un système de comportements et de pratiques qui l’éloignent de l’homme. Ainsi, la pratique d’une activité sportive connue socialement comme l’apanage des hommes, mettant la femme sous le risque de perdre sa féminité, devient-il un véritable obstacle devant des affaires aussi éternelles que le mariage et la maternité. Le témoignage de Monsieur Ridha, père de deux filles, illustre bien cette situation : « personnellement, je n’arrive pas à imaginer ma femme ou ma fille pratiquer le football, c’est vraiment dangereux pour la femme, cette pratique tolérante d’un degré de violence et d’agressivité très élevé est sans aucun doute une pratique masculine pas ou peu compatible avec le corps de la femme qui est fragile par nature. D’ailleurs, et même si quelques femmes ont pu montré une certaine aptitude physique à le faire, je ne pense pas que cette agressivité se conviendrait avec ses responsabilités d’avenir comme fille, épouse ou mère »

2.2. L’enjeu de l’identité

S’agissant de la conscience que l’on a de soi même dans son rapport avec l’autre, l’identité ne peut être étudiée sociologiquement que dans des perspectives de tout un processus interactif infini entre l’individu et les différents champs sociaux. Elle est ainsi conçue à travers une négociation permanente entre divers cadres et expériences(15) et est fortement liée au système de comportements individuels et de pratiques collectives caractérisant le contexte social dans lequel l’individu est inscrit.

La pratique du football féminin se voit en ce sens non uniquement comme choix sportif, mais plutôt l’un des moyens par lesquels la femme avait commencé à construire une nouvelle identité féminine. L’enquête qualitative que nous avons menée auprès de quelques footballeuses nous a montré que cette construction est faite le plus souvent à travers deux processus d’élaboration identitaire : la rupture avec l’image traditionnelle de la femme permettant de reconstruire son identité personnelle renvoyant à ce qu’elle a d’unique ou à son individualité, et la reconstitution du champ sportif dans lequel la femme, et à travers la pratique de nouvelles activités sportives, va prendre un nouveau statut qui lui permet de redéfinir son identité sociale et renvoie à toute une réalité sociale nouvelle.

Ainsi, nous pouvons comprendre pour quelle raison l’un des principaux objectifs visés par la pratique du football de la part de la femme est « la recherche de différence ». Certaines femmes conçoivent la pratique du football comme étant une manière nouvelle de « savoir être » qui les rapproche de l’homme, certes, mais aussi qui les éloigne d’une image traditionnelle de la femme. Cette différenciation / identification correspond à un processus de reconstruction identitaire qui comporte une relation positive d’inclusion et une relation négative d’exclusion(16). Le témoignage de l’une des pratiquantes à ce propos confirme clairement le souci identitaire : « j’aime cette pratique parce qu’elle demande un grand engagement physique et moral rarement manifesté par la femme dans sa vie quotidienne, le football n’est pas fait uniquement pour les hommes mais aussi pour certaines femmes qui peuvent manifester, en cas de besoin, un degré maximum d’agressivité, de violence et même de virilité ».

Ce désir d’être une femme différente ne pouvant être accompli aujourd’hui par l’enseignement, ni par le travail, oblige la femme de choisir des milieux d’engagement et d’auto investissement inhabituels dont le football. Le football comme porteur de nouvelles valeurs physiques et culturelles, se présente ainsi comme le moyen par lequel certaines femmes manifestent de nouvelles aptitudes comme l’agressivité, la force et la prise de risque etc.

Conclusion

Dans cet article, nous avons analysé le processus d’intégration de la femme tunisienne dans le champ du football à deux niveaux : le rôle de l’Etat dans la promotion du sport féminin en général et l’apport des principales mesures d’encouragement dans le développement du football féminin en particulier d’une part, et les principaux enjeux et obstacles socioculturels et socio identitaires de la pratique féminine du football d’autre part. Cette analyse a montré que le football reste encore une activité marginale dans le paysage sportif global malgré l’importance des mesures prises par l’Etat pour la promotion de cette pratique sportive. Cette marginalisation est liée à un système de représentations sociales de la féminité faisant du football une activité physique et corporelle ne pouvant être conjuguée qu’au masculin. Les principaux obstacles empêchant le progrès de cette pratique sont ainsi d’ordre socioculturel.

Notes

1. Norbert Elias, tout en insistant sur l’importance des transformations sociales dans la naissance des sports modernes définit le sport comme étant « un combat physique non violent qui est né à un moment où la société connaissait des transformations inhabituelles : les cycles de violences ralentissaient et les conflits d’intérêt et de croyance trouvaient une solution de sorte que les deux principaux prétendants au pouvoir, mais par des moyen conformes à des règles ». Pour Bourdieu, c’est le capitalisme qui a crée le sport pour permettre aux classes ouvrière pour s’épanouir. Voir Norbert Elias et Eric Dunning « Sport et civilisation, la violence maîtrisée » Fayard, Paris 1986 (P34) et Pierre Bourdieu : comment peut-on être sportif ? In ; Questions de sociologies. Cérès éditions, Paris 1984.

2. Il est ici à rappeler de la thèse du sociologue Français Jean Marie Brohm mettant l’accent sur l’importance du sport dans la mobilisation des peuples au profit des objectifs politiques. Le rôle du sport dans les régimes politiques totalitaires comme le Nazi et le Communisme Stalinien justifie l’idée de Brohm que le sport est un nouvel Opium du peuple qui sert de moyen pour masquer les paradoxes du capitalisme moderne et pour détourner les gens de la misère de leur vie. Jean Marie Brohm, Sociologie politique du sport, PUN, 1977. Toutefois, et si l’on stigmatise souvent l’usage du sport par les régimes politiques totalitaires, il n’est pas difficile de constater que le sport représente aujourd’hui une composante essentielle des stratégies de mobilisation et de rayonnement politique utilisées par les différents Etats du monde dont ceux dits « démocratiques ».

3. Abbassi Driss, 2007, « Sport et usages politiques du passée dans la Tunisie des débuts du XXI ème siècle », Politique et Sociétés, vol.26, n°2-3, 2007. p.p. 125-142

4. Rappelons ainsi du champion olympique des années 60 Mohamed Gammoudi présenté par l’Etat comme étant un exemple concret de la réussite de la nouvelle nation tunisienne portée sur la modernité et l’ouverture sur le monde. Dans le discours politique d’aujourd’hui, Oussama Mellouli, le champion olympique des dernières années, témoigne plutôt des acquis et des réalisations de la jeunesse tunisienne sous le nouveau régime politique.

5. Au cours de la célébration de la journée nationale du sport et de l’esprit olympique le 4 juillet 1997, le président de la république annonce dans son discours que « l’intérêt se portera tout particulièrement, durant l’étape à venir, sur les sports individuels et le sport féminin ». Trois ans plus tard, il déclare que « tout en constatant avec satisfaction que la présence de la femme tunisienne ne cesse de se consolider dans les différentes associations, organisations et structures, nous n’en estimons pas moins indispensable d’accorder un intérêt accru aux associations sportives féminines, de promouvoir leurs activités et de les doter des cadres éducatifs et des compétences techniques nécessaires ».

6. Tarek Gharbi, « Les instruments de la promotion du sport ». Le renouveau, 23 novembre 2009.

7. Ministère de la jeunesse, du Sport et de l’Education Physique. Portail du sport en Tunisie. http://www.sport.tn/fo/fr/global.php ?menu1=12

8. Agence Tunis Afrique Presse, « Le sport féminin : une présence active au sein du paysage sportif tunisien ». Actualités politiques, économiques, culturelles et sportives de la Tunisie. http://www.tap.info.tn/fr

9. Ministère de la jeunesse, du Sport et de l’Education Physique, Portail du sport en Tunisie. op.cit

10. Ibid.

11. Les matches de football féminin sont joués le plus souvent devant des gradins vides de supporters

12. Pour rendre compte des divers enjeux socioculturels de la pratique féminine du football, nous avons mené une série d’entretiens semi directifs auprès de quelques hommes et femmes de la ville de Gafsa au sud ouest de la Tunisie. Des entretiens libres ont été menés auprès de quelques footballeuses de l’Association du Sport Féminin de Gafsa ayant pour objectif la compréhension des logiques et des enjeux identitaires selon lesquels sont déterminés les degrés d’acceptation et d’intégration de la femme à la pratique du football.

13. Marie-Stéphanie Nnémé, « les femmes dans le football : enjeu et mise en jeu des identités de genre ». Les carnets des STAPS. N°5. 2008. p 46

14. Fethi Tlili : « Statut féminin, modèle corporel et pratique sportive en Tunisie ». STAPS. N°57. 2002..

15. Marie-Stéphanie Nnémé, « les femmes dans le football : enjeu et mise en jeu des identités de genre ». Op, cit,p52

16. Elisabeth Badinter, XY de l’identité masculine, Odile Jacob, Paris. 1992. P56

Bibliographie

-  Badinter Elisabeth, XY de l’identité masculine, Odile Jacob, Paris. 1992.
-  Bourdieu Pierre (1984), comment peut on être sportif ? In ; Questions de sociologies. Cérès éditions, Paris
-  Brohm Jean Marie(1977), Sociologie politique du sport, PUN
-  Driss Abbassi, 2007, « Sport et usages politiques du passée dans la Tunisie des débuts du XXI ème siècle », Politique et Sociétés, vol.26, n°2-3, 2007
-  Elias Norbert et Dunning Eric, (1986) Sport et civilisation, la violence maîtrisée » Fayard, Paris
-  Gharbi Tarek, Les instruments de la promotion du sport. Le renouveau, 23 novembre 2009.
-  Le Breton David, (1992), La sociologie du corps, édition Que sais-je, PUF
-  Nnémé Marie-Stéphanie, « les femmes dans le football : enjeu et mise en jeu des identités de genre ». Les carnets des STAPS. N°5. 2008.
-  Thomas Raymond, (2002), Sciences humaines appliquées au sport, 40 thèmes, Paris, Vigot,
-  Tlili Fethi : « Statut féminin, modèle corporel et pratique sportive en Tunisie ». STAPS. N°57. 2002.