L’essor de la sociologie du sport conduit à favoriser les échanges entre les chercheurs évoluant dans ce champ mais aussi à leur proposer des discussions avec d’autres sociologues. C’est la richesse du congrès de l’AFS de pouvoir réunir et faire discuter des sociologues d’horizons différents. Le RT 31, fidèle à cette tradition, continue de nouer des relations avec les autres réseaux. Plusieurs sessions seront donc organisées conjointement avec d’autres Réseaux Thématiques : avec le RT1 (« Savoirs, travail, professions ») mais aussi avec le réseau RT15 (« Jeunesse, Ages de vie, Générations »). Nous organiserons par ailleurs une ou plusieurs sessions sur la thématique du congrès dans le cadre du RT 31. Le sport est un domaine d’activités dans lequel les discours innéistes ou naturalistes peuvent se donner libre cours, selon des registres relevant de la sagesse populaire, de l’intention idéologique ou encore du discours savant. Les questions de qualités « naturelles » qui seraient inégalement distribuées entre sportifs ou groupes humains, de dispositions morales de tel ou tel athlète, et plus généralement du talent inégalement réparti entre les individus sont souvent évoquées. Ici l’admiration pour des êtres considérés comme exceptionnels coexiste avec les dispositifs de détection et/ou de reproduction de ces vertus ou encore de correction de la distribution du hasard génétique. Pourtant, l’histoire du sport peut être vue comme une histoire de l’intervention sur la nature, de la sophistication des procédures d’entraînement aux technologies du dopage, et la sociologie du sport comme une des disciplines qui réintroduit la nécessaire prise en compte de la dimension socialement produite des variations du talent sportif. Le corps sportif est alors, comme l’a souligné Mauss (1950), profondément inscrit dans un contexte socioculturel, il en est le produit. L’activité physique va ainsi participer à la construction du corps performant, qu’il soit féminin ou masculin. Les évolutions du dopage, la production des catégories dans le sport pour les personnes en situations de handicap ou des règles visant à produire l’égalité dans l’ensemble des sports, l’extension de la chaîne de division du travail et la systématicité des approches génétiques pour expliquer les performances et les reproduire, les conséquences des représentations raciales sur les spécialisations sportives, tous ces thèmes sont des incitations à proposer une communication. Cet appel à communication n’en écarte pas moins des communications plus généralistes sur la sociologie du sport et des activités physiques : une discussion théorique sur la pertinence des différents paradigmes mobilisés pour saisir un objet touchant au sport, à l’EPS, aux APS, une mise en perspective socio-historique, un état des lieux sur une question donnée, la présentation d’une enquête permettant de produire de nouvelles connaissances pour la sociologie, une réflexion sur les méthodes. Modalités de soumission des propositions Les propositions de communication concernant le seul RT31 (« Sociologie du sport et des activités physiques et sportives ») devront parvenir 31 janvier 2015 à Fabrice Burlot (fabrice.burlot@insep.fr) en précisant dans le sujet du mail RT31. Toute proposition doit comporter : - Nom, prénom du/des auteur-e-s - Institution de rattachement - Adresse mail - Titre de la communication - Résumé court de la proposition (1 500 signes espaces compris) qui apparaîtra dans les actes du colloque - Un texte de 3000 signes sur la base duquel seront effectués l’expertise et le choix des communications retenues. Il devra également répondre aux normes suivantes

Appel à communication dans le cadre de sessions jointes avec le RT 1 (Savoirs, Travail Professions) Sessions jointes RT1 et RT31 La course à la performance a pour effet d’accélérer la division du travail parmi les multiples spécialistes qui entourent les sportifs de haut niveau : préparateur physique, préparateur mental, nutritionniste, spécialiste de la récupération, de la biomécanique du mouvement, et même parmi les spécialistes de la physiologie de l’effort, spécialistes du milieu humide, différents des spécialistes de l’altitude, etc... Avec eux s’impose une certaine forme de positivisme porteur de savoirs sur la nature et sur le corps qui paraissent ne pouvoir souffrir d’aucune contestation en raison de leur caractère scientifique. De ce fait, la performance sportive apparaît comme le résultat de l’application du savoir de ces professionnels, et aucune place ne semble laissée aux questions que soulèvent les sciences sociales, ni à la conception de la performance comme construction sociale dont elles sont porteuses. Pourtant, cette attitude conquérante des sciences de la nature est source de concurrence entre spécialistes, de stratégies de valorisation, de contradictions et controverses dans leurs préconisations, et la question des formes de conquête et de préservation de territoires, des arbitrages, des négociations que requiert leur coordination n’en prend que davantage de pertinence. Cette session jointe invite à présenter des propositions rendant compte de ces luttes et concurrences, des rhétoriques professionnelles développées par les spécialistes pour gagner en légitimité, en reconnaissance et en pouvoir, des alliances et compromis réalisés dans l’organisation pratique de l’entraînement et de la pratique sportive, et de la manière dont elles s’articulent à d’autres logiques professionnelles : la logique économique des agents sportifs et des organisateurs de spectacles, celle des fédérations, etc. On peut également songer à la manière dont les stratégies des spécialistes se réclamant de ce savoir scientifique sur la nature et sur le corps se trouvent engagés dans les enjeux, les dilemmes, les tensions propres au monde social et culturel du sport, et se traduisent par des phénomènes mixtes, à la fois « scientifiques » et sociaux, tels le dopage, le recours à des intervenants liés au registre « charismatique », voire magique, autant qu’à la raison scientifique, les rituels plus ou moins superstitieux, la juxtaposition de pratiques empiriques et de pratiques savantes. Modalités de soumission des propositions Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s). Toute proposition doit comporter un résumé de 3000 signes. Elles devront parvenir au plus tard le 31 janvier 2015, à Charles Gadéa (charles.gadea@uvsq.fr) du RT1 et à Fabrice Burlot (fabrice.burlot@insep.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail Proposition RT1/RT31.

Sessions jointes RT15 et RT31 Les problématiques indiquées dans l’appel à communication seront aussi déclinées sur les questions de la jeunesse. Dans cette session, la question du lien entre le sport et les jeunes sera abordée sous deux angles principaux. Le premier est celui du sport comme élément du parcours des jeunes vers l’âge adulte et comme expression des identités culturelles juvéniles. Il s’agit notamment d’étudier les enjeux d'une socialisation par le sport des jeunes sportifs en prenant en compte l'influence des pairs dans l'apprentissage des techniques et des cultures sportives ainsi que les formes plus traditionnelles d'éducation par le sport que proposent des institutions comme l'école et les fédérations sportives. La question des passerelles entre ces deux univers peut également être travaillée. Le second angle concerne le sport comme outil d’intégration sociale et les modalités d’organisation collective qu’il suscite. Dans ce cadre, on peut analyser le modèle associatif classique au regard des pratiques émergeant d'une forme d'individuation de la société, en l'occurrence les pratiques sportives dites « libres », « autonomes », « auto-organisées ». Le rapport des jeunes pratiquant à ces « sports de rue », « sports alternatifs », ainsi qu’aux nouvelles pratiques comme le « sport électronique » (les jeux vidéo et leur processus de « sportification ») peut également être évoqué. Modalités de soumission des propositions Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s). Toute proposition doit comporter un résumé de 3000 à 3500 signes. Elles devront parvenir, au plus tard le 31 janvier 2015, à Patricia Loncle (patricia.loncle@ehesp.fr) et David Sudre (davidsudre@hotmail.com) du RT15 et à Hélène Joncheray (helene.joncheray@parisdescartes.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail Proposition RT15/RT31.