Au carrefour de la sociologie du sport et de la sociologie de la santé, le présent appel à communication se propose d’interroger les liens qui se tissent entre les activités physiques et sportives et les pratiques sanitaires qui peuvent être analysés sous l’angle de la domination. Comment cette perspective analytique traverse les champs de recherche susmentionnés et régit les expériences individuelles ? Animée par des tensions plurielles, l’interface entre pratiques du sport et « bonne santé » résonne des potentialisations et des articulations multiples, en constante mutation, tout en révélant l’impact des inégalités sociales sous-jacentes.

Ainsi, les complémentarités qui se tissent entre mondes médicinaux et pharmacologie mettent à l’épreuve le principe du sport « pour tous ». Enjeux de démocraties sanitaires et sportives se donnent la main comme en témoignent les pratiques sportives de personnes concernées par la maladie chronique, l’obésité, le handicap le grand âge ou la compétition. Comment s’opère la gestion du capital santé au sein des pratiques sportives de ces populations ? Qu’en est-il des répartitions sociales de ces pratiques en fonction du genre, des origines culturelles ou encore des catégories socioprofessionnelles ? Dans quelle mesure l’irruption de la question des activités physiques et sportives dans le champ des pratiques sanitaires interroge leur épaisseur inégalitaire ?

Force est de constater que les politiques publiques en matière de santé incluent de manière régulière les activités physiques et sportives dans une perspective qui se veut tantôt thérapeutique tantôt préventive. La lutte contre les troubles nutritionnels, les campagnes préventives contre les troubles cardio-vasculaires, la prise en charge des certaines affections de longue durée ou encore les pratiques rééducatives en attestent. Comment ces usages du sport sont-ils justifiés dans une perspective qui tendrait à combattre les inégalités sociales ? A quels fondements médicaux sont-ils rattachés ? Comment sont-ils institutionnalisés et articulés à des logiques de responsabilité individuelle, de responsabilisation ou même de culpabilisation ?

A un niveau plus microsociologique, la santé des sportifs peut questionner ses contours inégalitaires. Comment s’opère la gestion de la performance à travers le recours aux produits psychostimulants ou anabolisants ? Qu’en est-il des questions d’accès et d’interdiction à ces produits ? Comment les modalités d’encouragement, d’encadrement et de sanction de ces pratiques s’articulent aux problématiques d’usages détournés de médicaments et quelle est la place des inégalités sociales dans des telles interrogations ? Que peut-on dire des processus de médicalisation de carrières des sportifs et de leurs critiques ?

Les interrogations mentionnées ci-dessus évoquent les usagers « pluriels » du sport et leur rapport à la santé qui vont de pair. Peut-on parler de cartographie socialement différenciée des pratiques sportives qui résonneraient de perceptions de la santé spécifiques et d’un certain type de rapports au corps ? Comment logiques capacitaires et inégalités sociales s’articulent-elles autour de ces questions ? Dans quelles conditions les analyses des liens entre santé et sport peuvent-elles se passer de lectures en termes de « domination » ?

La sélection des communications sera menée de façon conjointe entre les RT19 et 31.

 

Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s)

Toute proposition doit comporter un résumé court (1 500 signes espaces compris) qui apparaîtra dans les actes du colloque et un texte de 3000 signes sur la base duquel seront effectués l’expertise et le choix des communications retenues.

Les propositions devront parvenir au plus tard le 15 février 2013, à Anastasia Meidani (ameidani@univ-tlse2.fr) du RT19 et à Patrick Trabal (ptrabal@u-paris10.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail RT19/RT31

Si la proposition est acceptée, le(s) auteur(s) s’engage(nt) à fournir un texte pour le 30 juin, qui permettra aux animateurs de la session de préparer la discussion.