Auteure : Sophie Necker
Les professeurs - premier et second degré - intégrant la danse à leur programmation d’enseignement sont peu nombreux. Une étude menée en 2000-2001 dans les collèges et lycées du département de Seine-Saint-Denis révèle que le groupe des activités artistiques est largement sous-représenté dans les programmations d’Education Physique et Sportive (EPS) [1]. 3% du temps « EPS » leur est consacré (les activités artistiques sont les activités les moins programmées). Seuls 49% des établissements programment une activité physique artistique.
En minorité, les enseignants transmettant la danse sont remarqués : tantôt loués, souvent stigmatisés. Plusieurs pôles de différenciation traversent l’enseignement de la danse : enseignants initiés à l’art - ou pas ; ceux qui dansent - ceux qui ne dansent pas ; corps dansant - corps non-dansant (dionysiaque - apollinien [2]) ; hommes (logique masculine) - femmes (logique féminine) [3] ; jeune génération - génération plus ancienne ; enseignements généraux (dits « fondamentaux ») - enseignements artistiques ; gratuité de l’art - efficacité d’une formation diplômante... Autant d’appuis susceptibles de cristalliser des violences symboliques au sein de la communauté éducative, de générer railleries, dénigrements et mises à l’écart. Se joue alors ici, la rencontre des élèves avec la danse. Car percevant que transmettre cette activité nécessite de s’imposer, de s’opposer parfois, et surtout d’assumer ses choix, certains enseignants ne souhaitent pas se démarquer de leurs collègues, et faire différemment d’eux.