Auteure : Alexandra Audoin

Résumé : Le hip-hop et la glisse urbaine constituent un ensemble de pratiques en vogue. Leur situation dans notre société (intégration, reconnaissance) reste pourtant marginale et alternative. A la fois pratiques transgressives, libres et intégrées dans un système économique, elles sont traversées de contradictions. Nous nous intéressons tout particulièrement aux engagements -associatifs ou non- des amateurs de ces activités. Ils visent au développement de pratiques, à la reconnaissance d’un mouvement culturel, à l’acceptation de leurs modes alternatifs de pratique sportive ou artistique. Les militants se démarquent par une attitude volontaire, dynamique et contestataire. Leur démarche est politique dans le sens où ils œuvrent pour la vie locale et défendent des valeurs. Ils s’inscrivent dans des logiques stratégiques et utilitaires, associant des visées personnelles (accéder à un débouché professionnel...) et collectives (améliorer les conditions de pratique ...). Enfin, ils sont animés par la passion et leurs parcours associatifs sont influéncés par la prégnance de l’affectif. Leur "combat" se situe à différents niveaux : local, national ... De cette manière, il se constituent en réseaux et rejoignent ponctuellement de grandes causes ou des mouvements sociaux d’envergure. Nous nous proposons de montrer aussi de quelle manière ces pratiques réalisent la synthèse entre culture et sport ; et enfin comment elles illustrent la tendance actuelle à des formes libres et non instituées de loisirs.

Nous présentons ici quelques conclusions et réflexions issues d’une situation d’observation participante menée dans le Cantal et l’Aveyron entre 2001 et 2004. Nous y avons mené une recherche sur les amateurs de pratiques nouvelles et transgressives, le hip-hop et les activités de glisse urbaine, sur leurs engagements et notamment dans le cadre associatif.