Auteurs : Yan Dalla Pria, Laurent Tessier, Wilson Brubach.
Le free fight (ou combat libre) consiste originellement dans l’affrontement de deux combattants issus de disciplines différentes (karaté, judo, jiu jitsu, lutte, boxe, etc.). L’un de ses principes fondateurs consiste en une limitation drastique des règles, ce afin de ne pas « fausser » l’issue des combats. Dans le free fight, l’absence de règle est donc en quelque sorte la règle, l’objectif de cette « liberté totale » étant de désigner le meilleur combattant et, par extension, l’art martial ou le style le plus efficace. Cependant, les combats officiels, organisés entre autres par l’Ultimate Fighting Championship (UFC) dans les années 1990 aux Etats-Unis, ont donné lieu à de tels accès de violence que cette pratique émergente fut rapidement contrainte de se doter d’un corpus minimal de règles pour pouvoir survivre. La courte histoire du free fight pose ainsi les questions suivantes : comment interpréter cette volonté de supprimer les règles sportives ? Dans quelle mesure l’absence de règle, ainsi que la violence extrême qui en découle, sont-elles compatibles avec le développement d’une pratique sportive ?
L’axe
de la violence sportive revêt diverses formes qui peuvent faire l’objet
de communications. Sur le terrain, la notion de violence dans les
affrontements en situation de jeu renvoie à celle du contrôle et à des
questions sur la règle. Dans cette optique, un regard croisé entre le
degré de dangerosité de certaines pratiques parfois jugées violentes et
la norme sociale pourra se révéler pertinent. Il en va de même pour les
comportements agressifs (physiques ou verbaux) intervenant en dehors
d’une action de jeu. C’est par exemple le cas de la violence qui se
manifeste par le biais d’affrontements entre supporters se réclamant de
telle équipe, de tel club, ou entre supporters et forces de l’ordre. On
pourra également traiter de la violence s’exerçant dans les
entraînements et l’apprentissage de la « discipline », sous forme
corporelle, morale ou symbolique. Enfin, une approche plus transversale
pourra être proposée, en optant pour une vision socio-historique des
diverses conceptions de la thématique « sport et violence » au travers
des différents courants relatifs à la pratique sportive.